

L'échange qui a eu lieu ce lundi avec les membres du conseil de développement de la CAP montre toute l'importance des mots. Par exemple, le mot "croissance" choque certains participants, visiblement par sa connotation "30 glorieuses", "gaspillage de ressources", "société de consommation à outrance".
Alors la croissance verte, un oxymore ? Pas si vite, nous avons encore besoin de croissance dans un monde aussi inégalitaire. Sinon, nous risquons de figer pour longtemps les scandaleuses inégalités existantes entre les gens, entre les territoires, entre le Nord et le Sud.
La croissance verte est fondamentalement différente. C'est en étant économe en ressources naturelles, en étant attentive à la préservation de la planète, qu'elle crée de la richesse.
Elle ne se mesure pas avec le PIB, mais plutôt avec des indices de développement humain intégrant le bien-être individuel et collectif.
Elle crée des emplois de qualité, dans des entreprises soucieuses de leur responsabilité sociale et environnementale.
Exemple en région : le plan photovoltaïque régional a attiré l'entreprise Solaire Direct, qui se veut un exemple d'intégration sociale et territoriale sur le bassin de Chatellerault.
Les emplois générés par la croissance verte prennent le relais des emplois perdus dans l'industrie traditionnelle. Chaque entreprise, chaque filière doit faire sa mutation. Toutes les entreprises, quel que soit les secteurs d'activité, ont leur chance si elles se positionnent sur ces nouveaux marchés.
Elu en mars 2004 dans l’équipe de Ségolène Royal au conseil régional Poitou- Charentes, j’ai vécu une révolution silencieuse.
Une révolution car ce qui a été fait ne ressemble pas à ce qui se fait généralement dans les collectivités territoriales, au moins d’après ce que j’en sais après de longues années d’expérience dans ce secteur.
Silencieuse parce que paradoxalement on a très peu parlé des actions conduites par le Conseil Régional depuis 2004. La personnalité et le parcours de la Présidente ont offert bien d’autres angles rédactionnels aux médias nationaux. Et la Région apparaît bien éloignée du quotidien de nos villes et de nos villages pour les rédactions départementales de la presse quotidienne régionale. A tort, sans doute, mais c’est ainsi.
Quand, à l’occasion de réunions publiques, j’ai eu la chance de disposer de quelques minutes pour parler de la politique régionale, on m’a dit invariablement : « Nous ne savions pas tout cela ! Cela n’a été dit nulle part ! Il faudrait l'écrire ».
Passe l’été et quelques problèmes lombaires qui m’ont incité à rester près de mon ordinateur, et voici l’écrit en question. Une petite centaine de pages pour expliquer ce qui a changé, dans les principes, dans les actions, dans les méthodes, dans la façon de faire les choix.
J’ai écrit ces lignes depuis mon propre angle de vue. En tant que vice-président chargé successivement de l’enseignement supérieur et de la recherche, puis de l’économie (succédant à Jean Grellier en juillet 2007), j’ai principalement puisé mon inspiration dans ces deux domaines. Mais j’ai quand même élargi mon propos autant que possible, car cette révolution silencieuse a traversé tous les secteurs d’intervention de la Région.
Ces innovations ne sont pas tombées du ciel. Elles portent la marque d’une personnalité politique exceptionnelle, Ségolène Royal. Elles sont la traduction dans les politiques publiques d’un nouveau regard porté sur l’économie, sur la société, sur le monde, et sur la politique. Et le résultat d’un volontarisme politique inexorable. A cet égard, elles constituent un matériau utile en ces temps de rénovation à gauche.