mercredi 28 octobre 2009

LGV Poitiers-Limoges : prenons le temps d'un débat



La Ligne à Grande vitesse entre Poitiers et Limoges, une infrastructure de 115 km d'un coût de 1,5 milliards d'€, mérite pour le moins un débat associant l'ensemble des citoyens de notre région. Le débat public organisé en 2006 n'a pas, à l'évidence, traversé les populations. On peut reprocher à ceux qui protestent aujourd'hui d'arriver trop tard, il n'empêche : la plupart sont de bonne foi, ils n'ont tout simplement pas vu l'enjeu à l'époque.

L'accélération donnée au dossier en l'intégrant dans le projet de ligne Sud Europe Atlantique, en juillet 2009, a concouru à prendre de court élus et habitants.
Alors, que faire ? Passer en force ? Ce ne serait pas la première fois, mais il est-ce une pratique qui peut encore exister au 21° siècle ? Face aux choix souvent cornéliens que nous imposent la survie de la planète, ne faut-il pas rechercher au contraire une sorte de contrat social librement accepté, où chacun consent un sacrifice individuel au nom de l'intérêt général, y compris celui des générations futures ?
Pour qu'un tel contrat existe, il faut aller au delà des réunions d'information, comme celle qui a été tenue hier soir (merci à RFF de l'avoir organisée, elle était intéressante mais ne répondait pas à la question de la pertinence du choix effectué).
Il faut aller au delà aussi du débat participatif que nous avons organisé au Conseil Régional, très déséquilibré par l'absence de RFF (le Préfet en ayant refusé la venue).
Des méthodes existent : les conférences de consensus par exemple. Supposons que soient "enfermés" pendant trois jours un groupe de 30 ou 40 citoyens tirés au sort devant huissier. Que viennent devant ce groupe les tenants des deux partis. Que ce groupe travaille avec l'aide d'experts indépendants qui apportent les explications techniques et vérifient les arguments des uns et des autres. Qu'il aide à élaborer différentes alternatives et qu'ils les évaluent tour à tour.
Supposons qu'à l'issue de ces trois jours, après avoir délibéré, le groupe délivre un message aux habitants de Poitou-Charentes. La position prise dans ce cas sera forte d'une grande crédibilité et d'une forte légitimité.
Ne pouvons-nous pas prendre le temps de ce débat (quatre à six mois) ?
En démocratie, la mesure la plus juste n'a de vraie valeur que si elle est partagée.

vendredi 23 octobre 2009

Bravo à la commune de Saint-Sauvant


La commune de Saint-Sauvant (1300 hab.) dans la Vienne vient de se doter d'une chaudière bois qui assure le chauffage de l'école et de la salle polyvalente. Le bois de chauffage est fourni par l'ONF, qui exploite la forêt domaniale bien connue.

Exemple très concret de ce que peut apporter la croissance verte : des emplois de maintenance de la chaudière, de production et de livraison du bois de chauffage... et un budget communal à l'abri de la hausse des prix du pétrole et de la taxe carbone.
Saint-Sauvant prépare une nouvelle opération, intercommunale cette fois, avec un réseau de chauffage bois. 21 logements existants seront raccordés en plus des bâtiments communaux.
La commune répond régulièrement aux appels à projets de la Région et bénéficie des aides régionales.

lundi 19 octobre 2009

Croissance verte ? Qu'entendez-vous par là ?



L'échange qui a eu lieu ce lundi avec les membres du conseil de développement de la CAP montre toute l'importance des mots. Par exemple, le mot "croissance" choque certains participants, visiblement par sa connotation "30 glorieuses", "gaspillage de ressources", "société de consommation à outrance".


Alors la croissance verte, un oxymore ? Pas si vite, nous avons encore besoin de croissance dans un monde aussi inégalitaire. Sinon, nous risquons de figer pour longtemps les scandaleuses inégalités existantes entre les gens, entre les territoires, entre le Nord et le Sud.
La croissance verte est fondamentalement différente. C'est en étant économe en ressources naturelles, en étant attentive à la préservation de la planète, qu'elle crée de la richesse.
Elle ne se mesure pas avec le PIB, mais plutôt avec des indices de développement humain intégrant le bien-être individuel et collectif.
Elle crée des emplois de qualité, dans des entreprises soucieuses de leur responsabilité sociale et environnementale.
Exemple en région : le plan photovoltaïque régional a attiré l'entreprise Solaire Direct, qui se veut un exemple d'intégration sociale et territoriale sur le bassin de Chatellerault.
Les emplois générés par la croissance verte prennent le relais des emplois perdus dans l'industrie traditionnelle. Chaque entreprise, chaque filière doit faire sa mutation. Toutes les entreprises, quel que soit les secteurs d'activité, ont leur chance si elles se positionnent sur ces nouveaux marchés.


Jean-François Macaire

dimanche 18 octobre 2009

Qui veut casser l'image de Poitiers ?


Les évènements se succèdent. Samedi 17 octobre, nous avons assisté à une provocation policière au sein même de la manifestation de soutien aux familles de Jean-Salvy et Samuel, deux étudiants emprisonnés à la suite des violences du 10 octobre, et qui sont innocents aux yeux des témoins, de leur famille et de leurs amis.

Pourquoi cette intervention policière ? Qui était menacé par qui dans ce rassemblement on ne peut plus pacifique ? Qui veut ternir l'image de Poitiers, cette ville humaniste qui puise dans son passé la force de l'innovation sociale ? Veut-on effacer l'oeuvre de Jacques Santrot, Georges Charbonnier, Jean-François Robin, Jean-Luc Gaboreau, Hubert et Marianne Dujardin et bien d'autres acteurs qui ont permis que cette réalité existe ?
Encore une fois, qui a envoyé les casseurs le 10 octobre ? Et pourquoi à Poitiers ?
Soyons plus que jamais vigilants.


Jean-François Macaire