jeudi 24 décembre 2009

HEULIEZ emblématique d'une nouvelle démarche politique




L'affaire aurait pu se terminer comme Mittal et autres Conti. Dans l'habituel constat d'impuissance du politique face à l'économie mondialisée tout puissante. Dans un fatalisme souvent de mise : la faute à la crise, à de mauvais dirigeants, à l'implacable concurrence étrangère... Ségolène Royal en a décidé autrement. Elle a fait d'Heuliez un symbole et elle est allée jusqu'au bout, en prenant tous les risques, pour faire la preuve qu'on peut agir autrement.

Comment a-t-elle réussi ce pari ? D'abord en anticipant. Heuliez n'existerait plus si le Conseil Régional Poitou-Charentes n'avait pas décidé de faire du véhicule électrique un vecteur fort de sa politique de réindustrialisation. Début 2008, à un moment où toutes les grandes firmes et tous les experts gouvernementaux prétendaient qu'il n'y avait pas d'avenir de ce côté là, la Région a lancé un appel à projet qui a eu un vif succès.

Ensuite en s'appuyant sur les forces vives régionales. On attendait Heuliez. On a eu en plus Eco&Mobilité, PME chauvinoise qui a relevé le défi. Et d'autres PME innovantes qui se sont engagées dans le projet industriel. Et aussi la mobilisation des collectivités, des associations, des entreprises et des particuliers qui ont manifesté leur intérêt et passé des commandes. Et tout cela sans créer de structures couteuses (et pas toujours utiles, cf. le pole MTA, qui bien qu'adossé aux grandes firmes, n'a rien fait pour sauver New Fabris).

Enfin en agissant vite. Grace à la célérité de tous, Poitou-Charentes détient une longueur d'avance sur le marché. Nous postulons à un appel à projets européen pour équiper en véhicules électriques des grandes villes comme Amsterdam, Londres et Barcelone. Dans un contexte d'extrème rareté de l'offre, nos véhicules intéressent les acheteurs étrangers, y compris les émirats soucieux de préparer l'après pétrole.

Il a fallu se battre dur pour en arriver là. Ségolène Royal a franchi tous les obstacles, le sceptiscisme dans un premier temps, puis le manque de moyens financiers - c'est la première fois qu'une région française entre au capital d'une entreprise industrielle - et les manoeuvres de sabotage orchestrées par l'UMP et le gouvernement. Maintenant que M. Estrosi a mangé son chapeau, les choses vont mieux de ce côté, mais avouez que rien ne nous aura été épargné.

Ce n'est pas fini, bien sur. Il reste à conforter l'offre dans un contexte qui va devenir de plus en plus concurrentiel, à développer l'action commerciale et les partenariats industriels en région et hors région, à continuer à mobiliser des fonds, y compris en faisant appel à l'épargne des Picto-Charentais. L'année 2010 s'annonce passionnante ! Mais quelle joie d'avoir franchi cette étape et d'avoir montré que, face à la désindustrialisation et aux délocalisations, une autre politique est possible.

1 commentaire:

UPP (Protectionde l' enfance) a dit…

Renault : suppressions d'emplois et délocalisation :

http://annie13.unblog.fr/2010/01/14/renault-affaire-a-suivre-le-gouvernement-soppose-au-pdg/

C'est la Région France que Ségolène Royal devrait administrer pour ne plus voir ce genre de problème.

Merci pour le soutien qu'elle apporte aux ouvriers, et merci également à tous ceux qui l'entourent et qui soutiennent.