

L'accélération donnée au dossier en l'intégrant dans le projet de ligne Sud Europe Atlantique, en juillet 2009, a concouru à prendre de court élus et habitants.
Alors, que faire ? Passer en force ? Ce ne serait pas la première fois, mais il est-ce une pratique qui peut encore exister au 21° siècle ? Face aux choix souvent cornéliens que nous imposent la survie de la planète, ne faut-il pas rechercher au contraire une sorte de contrat social librement accepté, où chacun consent un sacrifice individuel au nom de l'intérêt général, y compris celui des générations futures ?
Pour qu'un tel contrat existe, il faut aller au delà des réunions d'information, comme celle qui a été tenue hier soir (merci à RFF de l'avoir organisée, elle était intéressante mais ne répondait pas à la question de la pertinence du choix effectué).
Il faut aller au delà aussi du débat participatif que nous avons organisé au Conseil Régional, très déséquilibré par l'absence de RFF (le Préfet en ayant refusé la venue).
Des méthodes existent : les conférences de consensus par exemple. Supposons que soient "enfermés" pendant trois jours un groupe de 30 ou 40 citoyens tirés au sort devant huissier. Que viennent devant ce groupe les tenants des deux partis. Que ce groupe travaille avec l'aide d'experts indépendants qui apportent les explications techniques et vérifient les arguments des uns et des autres. Qu'il aide à élaborer différentes alternatives et qu'ils les évaluent tour à tour.
Supposons qu'à l'issue de ces trois jours, après avoir délibéré, le groupe délivre un message aux habitants de Poitou-Charentes. La position prise dans ce cas sera forte d'une grande crédibilité et d'une forte légitimité.
Ne pouvons-nous pas prendre le temps de ce débat (quatre à six mois) ?
En démocratie, la mesure la plus juste n'a de vraie valeur que si elle est partagée.